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La Comtesse d'Albany

Lettres inédites de Madame de Souza (et d'autres...)
(Le Portefeuille de la comtesse d'Albany : 1806-1824, par Léon-G. Pélissier)
avec l'autorisation de

 Les annotations (en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier ; "Néné" est le surnom que Mme de Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils ; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits en rouge ; l'orthographe ancienne est respectée.

 lettre de Madame de Souza à la comtesse d'Albany
Paris, le 21 septembre 1811

[Que je vous remercie, ma très chère amie, de votre bonne lettre, bonne comme vous ! Mais je n'entends ni ne reçois ce que vous me dites sur votre portrait. Je veux que M Fabre fasse passer à la postérité cette excellente figure où règne tant de bonté. Son attachement pour vous l'inspirera, et je suis sûre que jamais il n'aura fait meilleur portrait. Point de phrases sur la vieillesse : chaque âge a sa beauté particulière, et M Fabre le sait bien. Moi je veux un portrait de vous, tel que vous êtes. Peut-être un chapeau plus requinqué (Petit détail d'une sincérité indiscutable, qu'il faut rapprocher de ceux que donne Gino Capponi, autre observateur impartial, sur la simplicité excessive de la tenue de Mme d'Albany) que celui de vos visites du matin : encore l'aimerois-je comme cela. Je vous prie, je vous en supplie, que cela m'arrive avec vous, si vous revenez, ou sans vous, si vous restez (A Florence) jusqu'au mois de mai, ce dont Madame d'Arberg m'a die que vous aviés l'agrément. Monsieur Fabre, je vous en prie, qu'il reste un beau portrait de notre amie, et que mes petits enfants le regardent avec attachement. Est-ce que je ne m'avise pas, moi qui ne suis pas la moitié si bonne qu'elle, de désirer laisser aussi ma figure à ces petits ? Je vous en prie, mon cher Monsieur, signalez-vous ! Et que l'on reconnaisse que c'est le génie amie qui a peint cette bonne (sic), cette âme divine que nous aimons tant. Ce sera votre chef d'oeuvre, j'en suis sûre et vous vous devez cela. Peut-être ensuite que, si vous faites une merveille, vous ne voudrez plus me la donner, mais au moins que sa figure existe, telle que je la peindrais si je pouvais.]

Voilà mon petit mot pour vous et mes sincères compliments. Quand donc viendrez-vous manger l'aloyeau et les pommes de terre ? Ah ! Que ce jour sera une véritable fête pour la casa.

Je reviens à vous, ma très chère. Songez que l'argent que je dépense avec le plus de plaisir est celui que je donne pour vos lettres ; ainsi n'écoutez plus vos scrupules sur ce point, c'est me faire de la peine ; et puis, quand elles retardent un peu plus que d'habitude, je m'inquiette et vous savez que l'inquiétude ne vaut rien pour le côté, [qui d'ailleurs va assez bien.]

Charles est revenu des eaux plus vif, et toujours le meilleur fils qui existe. J'espère qu'il sera guéri de ses rhumatismes. Il y a déjà une jambe qui n'est plus enveloppée de flanelle.

Ce M de Grécourt est bien de mes parens, mais fort éloigne : le hasard même a fait que je ne l'ai jamais vu. Il a bien fait quelques sottises, mais il s'est trouvé sans père ni mère dès l'enfance, et il faut être né bien heureux pour s'en tirer. Il a une soeur charmante, que j'aime beaucoup. C'est tout ce que je sais de lui. A-t-il fait quelques folies en Italie ? Mandez-le moi, ma très chère, car sa pauvre soeur en seroit bien triste. Si, au contraire, il a été sage, ne lui dites pas que je vous ai parlé de sa jeunesse.

J'ai encore mal aux yeux ; et cela m'afflige, car je ne puis ni écrire, ni lire de suite.

Mme Klein m'a paru plus maigre que jamais, et son teint tout à fait perdu, mais c'est encore une chose que vous garderez pour vous. Sa mère a l'air plus jeune qu'elle.

[Adieu, ma bonne, mon excellente amie. Votre portrait pour mes étrennes, voilà le dernier mot de votre enfant gâtée, comme vous aviez la bonté de dire aux jours de notre jeunesse : car je suis votre soeur cadette, et voilà tout. Je vous aime de toute mon âme, ma bonne et parfaite amie.

ADELE.]


[Le portefeuille de Mme d'Albany]
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