Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
24 mars 1807, La Haye

J'ai pleuré de joie, mon cher Eugène, en apprenant l'heureux accouchement de ta femme, et, en même temps, de tristesse en songeant que te voilà déjà en famille et que je suis étrangère à tout cela. Est-ce que je n'aurais pas dû embrasser la première ton petit enfant ? Je ne suis pas fâchée que ce soit une fille, il en faut bien pour nos petits garçons ; l'Impératrice m'a envoyé le fils de M. Marescalchi avec ta première lettre ; je l'aurais embrassé de bon coeur ; il est arrivé hier, et aujourd'hui je reçois ta lettre du 16. Je sens combien tu as dû souffrir en assistant à l'accouchement de ta femme ; c'est un moment bien pénible mais, heureusement, c'est fini, et je suis bien tranquille pour les suites puisqu'elle a Mme Franjeau avec elle. Mes petits enfants embrassent leur petite cousine et moi je n'ai pas besoin de t'assurer combien je partage tout ce que tu éprouves.
Donne-moi souvent des nouvelles de ta femme et embrasse-la pour moi.

Hortense

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dernière modification : 26 décembre 2019
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