Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils
(CHAN 565 AP 9)
22 mai 1817

J'ai un peu moins mal à la tête et j'en profite pour te réécrire un mot. Dépêche-toi donc de te marier. Le duc d'York a écrit ici que tu allais définitivement épouser M... mais que cela faisait tant de bruit qu'il croyait que c'était le pape qui épousait la fille du grand Turc. Du reste, la tendance de sa lettre était bienveillante pour toi. Marie-toi légalement ou illégalement pour la France, c'est-à-dire chez le Consul ou seulement chez un prêtre catholique, parce qu'il y a ici une loi faite pour favoriser les mariages faits en émigration qui ordonne que sur une simple réclamation faite par les Français mariés en pays étranger, on les inscrit sur les registres civils et leur mariage est valide non seulement pour eux mais pour la légitimité de leurs enfants. Ainsi finis-en car on ne fait que perdre et gagner des fièvres bilieuses à être tenu sur le chapitre si longtemps. J'attends le courrier de demain avec impatience car je n'ai pas eu de nouvelles le dernier courrier. As-tu reçu les pièces légalisées que je t'ai envoyées, tu ne m'en as jamais accusé réception, elles étaient trois.
As-tu vu mon ami M. Bathurst ? M. Stanhope ne m'a pas répondu, m'a-t-il oublié ? Le duc de Feltre n'a pas encore répondu à Mme de Fezensac. Je crois que l'on serait charmé ici que cela t'arrêtât (on, c'est-à-dire les ultras) mais suis le conseil de M. de Case et dès que tu as demandé l'autorisation cela suffit. Marie-toi en l'attendant. Je n'ai point donné ta lettre. D'abord parce que tu m'avais mandé et sous-ligné si c'est nécessaire, et puis parce qu'elle n'avait pas le protocole nécessaire , sans cela elle était bien.
Adieu toi que j'aime plus que ma vie. Finis-en sans quoi je me fâcherai et dirai : mille ...

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dernière modification : 26 décembre 2019
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