|
La Comtesse d'Albany
Lettres inédites de Madame
de Souza (et d'autres...)
(Le Portefeuille de la comtesse d'Albany : 1806-1824,
par Léon-G. Pélissier)
avec l'autorisation de
Les annotations
(en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les
passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier
; "Néné" est le surnom que Mme de
Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils
; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits
en rouge ; l'orthographe ancienne est respectée.
|
|
lettre de Charles de Flahaut
à la comtesse d'Albany
Paris, après Waterloo, 1815
|
|
Ne trouverez-vous
pas Charles bien impertinent, Madame, de prendre la liberté de
donner une lettre pour vous à un ancien ami de Néné,
qui a bien voulu être le protecteur de son enfance en Angleterre
? M Smith, qui va en Toscane avec sa famille, a eu l'honneur de vous
voir chez ma mère avant la Révolution. Mais, craignant
que vous ne l'ayez tout à fait oublié et désirant
vous offrir ses respects, il m'a prié de le rappeller à
votre souvenir. ce que je fais, dans la confiance que m'inspire votre
ancienne bonté pour moi.
Ma mère
a été et est encore bien souffrante. Toutes ces dernières
secousses l'ont bien tourmentée. Vous n'avez pas approuvé,
Madame le parti que j'ai pris ; mais je puis vous assurer que, l'opinion
mise de côté, il n'est pas un honnête homme qui puisse
blâmer ma conduite. (Ceci est la vérité même.)
Celui qui est revenu (Cette expression prouve que cette lettre a été écrite après Waterloo. Pendant les Cent
jours, Charles de Flahaut aurait dit l'Empereur. Du reste, chargé
de porter des lettres de Napoléon aux empereurs d'Autriche et
de Russie et à Marie-Louise, il avait été, dès
avril 1815, arrêté et retenu à Stuttgard.) m'a
trouvé à Paris (Ou plus exactement sur la route de
Villejuif, où Flahaut était allé attendre Napoléon
en compagnie de Caulaincourt.), et, quant aux conspirations qui
l'ont ramené, quelques choses que vous lisiez, n'y croyez pas. (Ceci est aussi l'exacte vérité).
Permettez-moi,
Madame, de saisir cette occasion de vous offrir l'hommage de mon ancien
et inaltérable attachement et de mon profond respect.
CHARLES.
Voulez-vous
bien me rappeler au souvenir de M Fabre ?
[Le portefeuille de Mme d'Albany]
|