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La Comtesse d'Albany
Lettres inédites de Madame
de Souza (et d'autres...)
(Le Portefeuille de la comtesse d'Albany : 1806-1824,
par Léon-G. Pélissier)
avec l'autorisation de
Les annotations
(en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les
passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier
; "Néné" est le surnom que Mme de
Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils
; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits
en rouge ; l'orthographe ancienne est respectée.
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lettre de Madame de Souza à la comtesse d'Albany
le 24 août 1816
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C'est demain votre
fête, et je ne veux point que ce jour se passe sans vous parler
de mon véritable attachement : il datte de bien des années,
et il durera autant que moi, ma très chère amie ; je ne
vous ai pas écrit depuis longtems, parce que vos dernières
lettres m'avoient fait de la peine et que d'ailleurs elles m'arrivoient
toujours ouvertes. Hors (sic), vous jugez, ma très
chère amie, tout ce qu'elles avoient ou pouvoient avoir de désagrément
pour Adèle, d'autant que cette pauvre personne n'a point d'opinions
d'aucun genre.
Enfin laissons
tout cela : recevez mes voeux de bonne fête, mes voeux pour votre
bonheur, pour votre santé ; croyez que personne ne vous est plus
tendrement attachée que moi et que je serois bien heureuse de
vous servir.
Mon fils est
toujours en Albion, (A cause de son rôle actif pendant les
Cent jours, M de Flahaut dut quitter la France) très bien
traité, aussi heureux qu'on peut l'être loin des siens
et de son pays. Mon mari a été bien malade mais
très mal. Je n'ai pas besoin de vous dire combien j'étois
malheureuse. Enfin il se rétablit, et j'espère que ce
sera un nouveau bail. Pour moi, je suis toujours souffreteuse de ce
côté : mais c'est un mal qui m'aura jamais de guérison
complette. Voilà, ma chère amie, notre situation à
tous. Que de fois j'ai pensé à vous à l'heure de
midi, et combien je serois heureuse de vous revoir ! Depuis que je n'ai
plus d'amis dans le ministère, je suis fort tranquille. Veuillez
parler de moi à M Fabre, et me permettre de vous embrasser pour
votre fête comme je vous aime.
ADELE
[Le portefeuille de Mme d'Albany]
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