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La Comtesse d'Albany
Lettres inédites de Madame
de Souza (et d'autres...)
(Le Portefeuille de la comtesse d'Albany : 1806-1824,
par Léon-G. Pélissier)
avec l'autorisation de
Les annotations
(en italique) sont de Léon-G. Pélissier ; Les
passages [entre crochets] sont dans Saint-René Taillandier
; "Néné" est le surnom que Mme de
Souza a donné à Charles de Flahaut, son fils
; les sujets concernant Charles de Flahaut sont reproduits
en rouge ; l'orthographe ancienne est respectée.
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lettre de Madame de Souza à la comtesse d'Albany
mars 1820
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[Ma très
bonne et très excellente comtesse, permettés-moi de vous
présenter Mme la comtesse de Rumford, qui a l'honneur (sic)
de vous rencontrer chez moi; lorsque j'étois assez heureuse
pour vous voir tous les jours.
J'envie bien son
sort : d'abord elle va où vous êtes, puis elle quitte la
France. Ce sont deux grands bonheurs ! Quel horrible évennement
que la mort du duc de Berry ! (Assassiné le dimanche soir
13 février 1820, par le sellier Louvet) Il a été
admirable dans ce dernier moment qui répugne à la nature,
quelque soit l'âge et la situation, mais qui dans la sienne devoit
lui donner tant de regrets. La jeune duchesse, que l'on ne croyoit qu'une
enfant, a été parfaite de courage et de sensibilité.
Enfin, l'on ne peut parler d'autre chose.]
Le changement du
ministère (M de Richelieu remplaça Decazes à
la présidence du Conseil, et conserva le même ministère,
en remplaçant Decazes par Siméon à l'Intérieur.) ne distrait même pas, et ce passé effrayant est, par son
horreur, plus puissant que les inquiétudes de l'avenir.
[Je vois souvent
votre nièce, Mme Félicité, qui vous aimes toujours
tendrement, et me demandes si c'est que nous ne vous reverrons plus
? Je n'en désespère pas pour moi, car je compte bien aller
vous chercher si vous ne venés pas ici. Avec quel plaisir je
vous embrasserai, je vous presserai contre mon coeur qui vous aimes
depuis tant d'années ! Si je ne vous dis pas plus souvent, c'est
que je n'écris plus à personne. L'injustice du monde m'a
fait prendre un peu d'humeur, elle commence à passer, et la preuve,
c'est que je fais un roman. Je vous l'enverrai dès qu'il paroîtra.]
Adieu encore, ma
très chère amie. Conservés moi votre amitié,
parce que mon attachement pour vous le méritte.
Mille complimens à M Fabre. Comment a-t-il mené la goute par le rude hiver
que nous venons d'avoir ?
Mon fils, mon
mari, vous offrent mille hommages. Ma belle-fille est une femme très distinguée
et ma petite-fille, est une merveille.
[Le portefeuille de Mme d'Albany]
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