avec l'aide de
CORRESPONDANCE
A propos de l'Hôtel Beauharnais
Cher Monsieur,
C'est avec grand plaisir que
j'ai lu l'article de M Ledeuil d'Enqin, publié dans l'avant-dernier
numéro de la Revue, et je suis très reconnaissant
de la mention que l'on a bien voulu faire de mon ouvrage sur le même
sujet et de mon article récent de l'Illustration. Plus
heureux encore de me rencontrer avec l'auteur en ce qui concerne la
nécessité de restituer au public ce précieux
monument de l'art français, cet édifice inséparable
des annales de l'Empire. cet accord implique - je n'en doute pas -
l'agrément de la Revue des Etudes Napoléoniennes, fort
précieux appui à la thèse que j'avais soutenue.
Il est inutile d'insister sur la valeur artistique de l'hôtel,
dont les intérieurs, garnis encore de leur mobilier original,
constituent un ensemble aussi rare que magnifique. Mais il ne sera
pas inutile d'examiner dun peu plus près ce que l'on pourrait
en faire, de compléter ainsi notre suggestion première.
La question paraît assez simple. Que faire dun pareil édifice
si ce n'est un musée ? Et du reste, cette destination serait
la seule à laquelle se rallieraient artistes et écrivains.
Quel musée ? Un musée d'art décoratif, puisque
déjà un étage entier est un musée véritable
; et d'art décoratif du premier Empire, puisque cet étage
se trouve renfermer de véritables merveilles en fait de décors,
de sièges, de consoles, de cheminées, de pendules, de
bronzes d'éclairage et d'ornements de cette époque.
Médaillon dans la Chambre à
coucher de la reine Hortense.
La "Cruche Cassée", pendule de la même chambre.
(Clichés de la Librairie Centrale d'Art et d'Architecture,
Ch. Egimann.)
... De qui sont tant de de
figures ou d'ornements, parfois inégaux, souvent exquis, au
salon de musique, dans la chambre de la reine Hortense ? De qui les
intéressantes scènes de harem du boudoir turc ? Et quant
au décor du lambris et des plafonds, il serait utile d'en connaître
l'auteur. Est-ce, pour la composition du moins, cet architecte Bataille,
si totalement inconnu, dont Napoléon se plaignit ? Ce que l'on
peut dire, c'est que certains motifs identiques à ceux qui
se remarquent ici se retrouvent dans un autre hôtel de la famille
Beauharnais, à la rue de l'Université...
J. Mayor