L'Histoire dans les manuels scolaires (Révolution, Restaurations, Empires) |
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Le Premier Empire
"En 1804, il devient empereur sous le nom de Napoléon Ier. Il se fait couronner à Paris, en grande cérémonie, dans la cathédrale Notre-Dame, en présence du pape. Il s'entoure d'une cour aussi brillante que celle des rois, en donnant des titres de princes, ducs ou comtes aux membres de sa famille et aux plus glorieux de ses généraux. Il épouse l'archiduchesse autrichienne Marie-Louise qui lui donne un fils en 1811. Napoléon peut espérer transmettre la couronne impériale à cet enfant, qu'il fait roi de Rome
Napoléon Ier veut une France bien organisée et prospère
Il veut que l'ordre règne partour. Il nomme des préfets, des sous-préfets et des maires à la tête des départements, des arrondissements et des communes. Tous doivent lui obéir. Il fait rédiger et classer les règles qui définissent les droits des particuliers et les rassemble dans le Code Napoléon (recueil de règles, de lois). Il crée la Banque de France : les billets de la Banque de France remplacent les assignats.
Un accord avec le pape : le Concordat, lui donne le droit de nommer les évêques. Le cathéchisme enseigne aux enfants l'obéissance envers l'Empereur comme un devoir religieux.
Il récompense ceux qui se sont distingués par leurs mérites, militaires ou civils, en les décorant de la Légion d'honneur (Ordre de la légion d'honneur : compagnie formée de tous les militaires et civils admis à en faire partie par décret du chef de l'Etat) , instituée en 1802.
Il encourage la production et fait entreprendre de grands travaux. De nouvelles cultures se développent : la pomme de terre, la chicorée, le tabac et surtout la betterave à sucre. Des usines se créent, avec des machines comme le métier à tisser la soie de Jacquard. Dans Paris devenue "la capitale de l'Empire", il fait construire des monuments comme l'arc de triomphe de l'Etoile, et achève l'église de la Madeleine entreprise sous Louis XVI.
Mais il reste peu de chose des libertés conquises depuis 1789. La police met en prison ceux qui protestent. Presque tous les journaux sont interdits.
Autoritaire et ambitieux, Napoléon Ier règne en maître absolu."
réf (1)
"Napoléon remporte d'abord de grandes victoires
Son armée est la plus forte que toutes celles que le monde ait jamais connues : 700.000 hommes ! On l'appelle la Grande Armée. La troupe la plus célèbre est la Garde impériale. Tous les soldats admirent Napoléon comme un dieu, qui ne peut être vaincu. Servi par de glorieux généraux tels que Murat, Masséna, Ney, il est bien, certes, un des plus grands chefs militaires de toute l'Histoire.
Jusqu'en 1811, il ne connaît que des victoires. Pour battre d'abord l'Angleterre, il réunit son armée au Camp de Boulogne. Malheureusement, sa flotte est dispersée à Trafalgar et les autres puissances l'attaquent.
Alors, il se retourne contre les Autrichiens et les Russes, qu'il bat à Austerlitz, le 2 décembre 1805, jour anniversaire du sacre. Puis il met les Prussiens en déroute à Iéna (1806). L'Autriche, qui reprend la guerre en 1809, est encore écrasée à Wagram.
En 1811, Napoléon est maître d'un empire plus grand que celui de Charlemagne. Mais il est engagé dans une lutte dramatique contre le peuple espagnol soutenu par l'Angleterre invaincue.
A partir de 1812, Napoléon subit de lourdes défaites
Tout commence par l'Angleterre, qu'il veut affamer par le blocus continental (interdiction de toutes communications entre l'Angleterre et le continent). Pour empêcher les autres nations de lui apporter des marchandises, il faut qu'il soit maître du continent. Folle aventure dans laquelle le plus grave désastre est subi par la Grande Armée en Russie. Après avoir pris Moscou, elle est obligée de battre en retraite à travers les vastes plaines couvertes de neige. Plus de 500.000 soldats meurent de froid et de maladie.
Alors tous les rois se soulèvent contre Napoléon. Victorieux à la bataille de Leipzig (1813), ils envahissent la France. Napolépn accomplit des prouesses avec des jeunes recrues, les "Marie-Louise" qu'il mène de victoire en victoire pendant la campagne de France, mais il ne peut empêcher les Alliés de prendre Paris. Il abdique (abandonne le pouvoir) à Fontainebleau. Il est emmené prisonnier à l'île d'Elbe, tandis que Louis XVIII, ramené par les rois étrangers, rétablit la monarchie (1814)"
réf : (1)
"Devant la menace ennemie, la République française finit par donner tous les pouvoirs à un général ambitieux : Napoléon Bonaparte. celui-ci se fait couronner empereur des Français en 1804 et conquiert un immense empire en Europe Continentale. Cependant, l'Espagne se soulève (1808) et le rêve de conquérir la Russie doit être abandonné (1812). L'Angleterre, à la tête de la coalition contre la République puis contre l'Empire, finit par remporter la victoire. (Waterloo, 1815) Elle condamne Napoléon à l'exil et impose aux Français le retour de la famille de Louis XVI"
réf : (2)
"Il fait guerre sur guerre et remporte toute une série de victoires qui lui permettent d'agrandir son empire : en 1811, il est presque le maître de l'Europe
En 1812, il réussit à aller avec son armée jusqu'à Moscou. Mais il se laisse surprendre par le terrible hiver russe. La marche du retour est une catastrophe : par centaines, les soldats meurent de froid ou de faim.
Presque tous les pays d'Europe se rassemblent contre lui. Après plusieurs défaites, Paris est occupé. En 1815, Napoléon est obligé de partir en exil loin de la France."
Napoléon meurt en 1821, dans une île lointaine, Sainte-Hélène. Vingt ans plus tard, ses cendres sont ramenées à Paris et déposées aux Invalides. On peut y visiter son tombeau.
réf : (3)
"Sûr de l'appui populaire, Bonaparte se fait sacrer Empereur en 1804 sous le nom de Napoléon Ier et reconstitue autour de lui une noblesse et une cour comme au temps de la monarchie.
Napoléon est avant tout un soldat avide de gloire militaire et, sous son règne, Paris s'orne de monuments qui commémorent ses victoires : arcs de triomphe, ponts, colonnes.
Napoléon par lui-même.
Napoléon se confie à l'un de ses ministres : Moi je travaille toujours, je médite beaucoup. Si je parais toujours prêt à répondre à tout, à faire face à tout, c'est qu'avant de rien entreprendre, j'ai longtemps médité. J'ai prévu ce qui pourrait arriver... Je travaille toujours : en dînant, au théâtre. La nuit je me réveille pour travailler.
La grande armée
Napoléon continue les guerres de la Révolution.
L'Angleterre est son principal adversaire, mais il ne peut débarquer sur son territoire. Il se bat donc en Europe contre les alliés des Anglais et remporte de grandes victoires : en 1805 Austerlitz, en 1809 Wagram.
La paix ne se fait pas car les souverains d'Europe voient en Napoléon l'héritier de la Révolution, l'usurpateur.
Les guerres sont incessantes. Pour maintenir les effectifs de la "grande armée", l'Empereur doit recruter de plus en plus d'hommes de plus en plus jeunes. Beaucoup meurent au combat. En 1812, il s'attaque à la lointaine Russie et entre dans Moscou. Un incendie détruit la ville et, en plein hiver, l'armée française doit regagner la France. C'est la terrible retraite de Russie. L'Europe entière se coalise contre l'Empereur. La France est envahie de toutes parts. En 1814, Napoléon abdique et part en exil à l'île d'Elbe.
La retraite de Russie
Il neigeait. On était vaincu par sa conquête.
Pour la première fois, l'aigle baissait la tête.
Sombres jours ! L'Empereur revenait lentement
Laissant derrière lui brûler Moscou fumant.
Il neigeait. L'âpre hiver fondait en avalanche
Après la plaine blanche, une autre plaine blanche
On ne connaissait plus le chef ni le drapeau
Hier la grande armée, et maintenant troupeau
On ne distinguait plus les ailes ni le centre
Il neigeait. Les blessés s'abritaient dans le ventre
Des chevaux morts : au seuil des bivouacs désolés
On voyait des clairons à leur poste gelés,
Restés debout, en selle et muets, blancs de givre
Collant leur bouche en pierre aux trompettes de cuivre.
Boulets, mitraille, obus, mêlés aux flocons blancs
Pleuvaient : les grenadiers, surpris d'être tremblants
Marchaient pensifs, la glace à leur moustache grise
Il neigeait. Il neigeait toujours ! La froide bise
Sifflait : sur le verglas, dans des lieux inconnus
On n'avait pas de pain et l'on allait pieds nus.
Victor Hugo"
Dictateur à 30 ans, il se fait sacrer Empereur à 35 ans. Il rêve de réorganiser la France et de conquérir l'Europe pour y répandre le message de la Révolution : égalité, liberté, ordre. Son appétit de conquêtes provoque contre lui la formation de coalitions successives. Son génie militaire lui permet de remporter des victoires éclatantes (Austerlitz) et d'aller jusqu'à Moscou (1812) Mais le "général hiver" affaiblit la grande armée.
Vaincu, Napoléon abdique en 1814"
réf : (4)
"Soldats, je suis content de vous. Vous avez à la journée d'Austerlitz justifié tout ce que j'attendais de votre intrépididité. Une armée de 100 000 hommes commandée par les empereurs d'Autriche et de Russie a été en moins de quatre heures dispersée. Lorsque vous rentrerez en France, il vous suffira de dire : j'étais à Austerlitz, pour que l'on réponde : Voilà un brave !
(D'après Napoléon, Proclamations)"
réf : (5)
"En 1804, Bonaparte se fait donner le titre d'empereur. Il prend le nom de Napoléon Ier. Il est sacré à Paris par le pape, le 2 décembre 1804. Il crée de nouveaux nobles choisis parmi ses généraux. Il a une Cour, comme autrefois les rois. Les Français paient de lourds impôts. Tous les jeunes Français sont obligés de servir comme soldats dans l'armée.
L'armée de Napoléon est la plus nombreuse et la plus puissante de l'Europe. On l'appelle la Grande Armée. Napoléon la commande lui-même. Il est un des plus grands chefs militaires de toute l'histoire.
Napoléon règne de 1804 à 1815. Pendant ces onze ans, il fait presque toujours la guerre aux Anglais qui sont ses principaux ennemis. Il combat aussi l'Autriche, la Prusse et la Russie.
De 1803 à 1810, il remporte de nombreuses victoires. Il bat les Autrichiens à Austerlitz, les Prussiens à Iéna, puis il entre à Berlin. Il triomphe encore des Autrichiens à Wagram. En 1810, le Grand Empire français s'étend des Pyrénées au Rhin, de l'océan Atlantique à Rome..
Napoléon fait ensuite la guerre aux Russes en 1812. Il entre à Moscou, mais il doit bientôt ordonner la retraite. En 1814, la France, à son tour, est envahie. En 1815, Napoléon est définitivement vaincu à Waterloo, en Belgique."
réf : (6)
"Le général Bonaparte est devenu Empereur des Français. On l'appelle Napoléon Ier. Napoléon est un très grand général. Il sait parler aux soldats., il sait se faire craindre et se faire aimer. Le voici visitant ses troupes au bivouac, la nuit, le veille de la bataille d'Austerlitz, en Autriche. Les soldats applaudissent le "Petit Caporal". Ils activent le feu, élèvent des torches pour éclairer sa route et lui faire honneur.
Napoléon a fait la guerre presque sans arrêt pendant plus de dix ans. Les conscrits quittaient pour bien longtemps
leur village, et beaucoup - hélas ! - ne le revoyaient jamais...
Aussi quelle scène déchirante, le départ ! Il arriva même que beaucoup de jeunes gens se cachaient dans les bois pour ne pas partir ; les gendarmes les pourchassaient. Mais les paysans les ravitaillaient et les aidaient. Nulle époque n'a plus déchiré le coeur des mères.
Napoléon est allé faire la guerre en Russie. Il entre à Moscou, à deux mille cinq cents km de Paris. Mais la ville brûle ; il faut l'abandonner. L'hiver commence, la neige tombe. Peu de vivres ; peu de fourrage pour les chevaux ; on meurt de froid, de faim. Et les Cosaques harcèlent nos colonnes. Quelle épouvantable retraite : Quatre cent mille tués ou blessés et cent mille prisonniers ! C'est un grand désastre.
réf : (8)
Le général Napoléon Bonaparte, après de brillantes victoires militaires en Italie, s'empare du pouvoir. Il se fait ensuite sacrer empereur, le 2 décembre 1804. Napoléon modernise la France. Il crée les lycées. Mais il veut dominet toute l'Europe. Après avoir remporté de grandes victoires comme à Austerlitz en 1805, il est vaincu à Waterloo en 1815 et meurt très loin de la France, dans l'île anglaise de Sainte-hélène, située dans l'océan Atlantique."
réf : (9)
Napoléon Bonaparte, grâce à ses victoires, est alors devenu le chef du gouvernement puis, le 2 décembre 1804, il a été sacré empereur à Paris devant le pape et s'est fait appeler Napoléon Ier.
Pendant près de douze ans, la France a connu des guerres continuelles car Napoléon Ier voulait devenir le maître de l'Europe. Avec ses soldats (les Grognards) et sa Grande Armée, il a remporté de meurtrières victoires.
La France souffrait de ces nombreuses guerres, pourtant Napoléon Ier continuait. Au cours d'une nouvelle guerre, la Grande Armée est obligée de rentrer en France à travers les plaines glacées de Russie. La retraite de Russie fit mourir des milliers de soldats.
Napoléon Ier fut finalement vaincu. Il a fini sa vie prisonnier dans l'île de Sainte-Hélène. Malgré toutes ses guerres, Napoléon Ier a été un grand organisateur pour la France.
réf : (12 et 15)
Lazare Bourgogne, grenadier de l'Empereur
Lazare Bourgogne avait dix-huit ans quand les gendarmes étaient venus le chercher pour le conduire devant le maire de son village. Le jeune homme devait tirer un numéro pour savoir s'il partirait ou non comme soldat. Un mauvais numéro et Lazare Bourgogne se retrouvait conscrit dans les armées de Napoléon Ier.
Après s'être battu dans bien des pays d'Europe, pendant plus de six ans, Lazare Bourgogne devint caporal dans le 1er régiment de la garde impériale. Bientôt Napoléon Ier engageait la guerre contre la Russie. Une immense armée de quatre cent mille hommes traversait la Pologne. Pour se nourrir, Bourgogne et les autres devaient rapiner le pays. Mais les paysans polonais avaient caché volailles et vivres sous terre. Même les chevaux de la cavalerie ne trouvaient ni herbe, ni eau et mouraient par milliers.
A peine arrivée à Moscou, l'armée de l'Empereur dut repartir pour la France. Hélas, l'hiver arrivait. Pour lutter contre le froid, le caporal Bourgogne avait enfilé des fourrures de femme russe.
La neige collait aux guêtres et le vent glacé gelait le nez et les moustaches.
La nuit, il fallait veiller, car les cosaques russes attaquaient l'armée en fuite. Bourgogne voyait ses camarades mourir de faim, de froid ou parfois transpercés par un sabre ennemi.
Malgré ses souffrances, Lazare Bourgogne se souvenait avec plaisir de l'Empereur. Le soir, avant la bataille, Napoléon venait manger la soupe avec ses soldats et leur expliquer le plan des prochains combats.
S'il avait la chance de rentrer au pays, le caporal Bourgogne se promettait de raconter à tous ses campagnes et comment il s'était battu pour défendre l'aigle de son drapeau.
réf : (12 et 15)
Le 6 novembre 1804, les Français votaient pour l'Empire. Bonaparte devenait Napoléon Ier.
L'empereur était un souverain absolu comme les anciens rois. Il détenait tout le pouvoir exécutif et contrôlait le pouvoir législatif. Une nouvelle noblesse d'empire se créait, formant une cour qui n'avait rien à envier par son éclat et son luxe à celle de l'ancien régime.
Son génie militaire, sa puissance de travail, son sens de l'organisation ont permis à Napoléon de s'imposer en France comme à l'étranger. Mais pour les souverains absolus d'Europe, il était le dangereux continuateur de la Révolution. Poussés par les Anglais, les Etats européens formaient contre la France trois coalitions. Napoléon les écrasait toutes : à Austerlitz (1805), à Iéna et à Friedland, puis à Wagram.
Voulant ruiner l'Angleterre, il imaginait le blocus continental (guerre économique qui devait affamer l'Angleterre en empêchant son commerce) A nouveau les grandes puissances européennes s'alliaient alors avec l'Angleterre et battaient les Français à Leipzig, envahissaient la France et prenaient Paris (1814)
Napoléon était emprisonné à l'île d'Elbe durant une année.
réf : (13 et 14)
En 1804, Napoléon se fait couronner Empereur par le pape, comme Charlemagne mille ans auparavant, et domine l'Europe par ses succès militaires : Austerlitz en 1805, Friedland en 1807, Wagram en 1809...
Les proclamations à ses soldats sont célèbres comme ici à Austerlitz :
"Soldats, je suis content de vous ; une armée de 100 000 hommes, commandée par les empereurs de Russie et d'Autriche a été en moins de quatre heures ou coupée ou dispersée... ; soldats, il vous suffira de dire : J'étais à la bataille d'Austerlitz pour que l'on vous réponde : Voilà un brave !"
En 1812, Napoléon s'enfonce en Russie. Il prend Moscou, à 2700 km de Paris. Mais la retraite, en hiver est un désastre épouvantable.
Les pays vaincus profitent de cette situation. En deux année, Napoléon est battu.
réf : (11)
Il se fait proclamer empereur en 1804 sous le nom de Napoléon Ier.
La guerre en Europe ; la chute de Napoléon Ier
La période napoléonienne est marquée par des guerres avec tous les pays européens : Angleterre, Prusse, Autriche et Russie. Les troupes impériales remportent de grandes victoires à Austerlitz puis à Eylau.
L'Empire s'étend alors sur la plus grande partie du continent. Mais des pays, comme l'Espane, n'acceptent pas la domination française et se révoltent : la répression menée par l'armée française est terrible.
Pourtant, la campagne de Russie en 1812 marque l'effondrement militaire de l'Empire. Napoléon Ier doit abdiquer. Il meurt en 1821.
réf : (16)
Que deviendra la France si le Premier consul meurt ? Napoléon Bonaparte veut diriger la France pour dix ans, pour la vie, pour toujours. Oui, comme au temps des rois, il aimerait qu'on crie après sa mort : "Napoléon est mort, vive Napoléon !".
Dans la nef de Notre-Dame de Paris, le 2 décembre 1804, en habit de velours, le glaive éclatant de diamants, Napoléon s'avance vers l'autel où l'attend le pape. Suivi de Joséphine de Beauharnais, sa femme, vêtue d'une robe de satin blanc, il arrive près du pape qui bénit le manteau, l'épée et la couronne de l'empereur. Puis il s'empare de la couronne et se la pose lui-même sur la tête.
"Vive Napoléon Ier !" crie la foule. Mais le maître de la France veut régner sur les esprits. Partout sa police est aux aguets. Malheur aux opposants, ils seront déportés ou fusillés la nuit dans les fossés de Vincennes. L'empereur veut des poètes et des journalistes qui chantent sa gloire, quant aux autres, qu'ils se taisent !
L'empereur n'oublie pas qu'il est soldat et que la guerre est son métier. Jamais on ne vit un homme quitter si vite de beaux souliers blancs pour chausser des bottes de colonel. Quand il part pour la guerre, il ne porte qu'une modeste redingote grise, un chapeau sans plume et une cocarde d'un sou. Voyez-le, disent les soldats, impassible sous la pluie, la grêle, la neige. Il est toujours là, à nos côtés, assis sur une botte de paille, retournant dans la cendre des pommes de terre qu'il partage avec tous. Regardez-le, il descend de cheval, s'avance tout seul vers l'ennemi et l'observe à la longue vue avant de disposer les canons. Allez soldats, chantez La "chanson de l'oignon" et "La Boiteuse", l'empereur les entend quand vous marchez à l'assaut.
Napoléon vole de victoire en victoire. Le 2 décembre 1805, à Austerlitz, il écrase les Autrichiens et les Russes qui s'enfoncent avec chevaux, canons et chariots dans les eaux glacées du lac de Satschan. Puis, chaque année, les armées françaises forcent une capitale de l'Europe : 1806 : Berlin, 1807 : Lisbonne , 1808 : Madrid, 1809 : Vienne. L'Europe plie sous Napoléon Ier, mais pas l'Angleterre qui règne sur les mers depuis sa victoire de Trafalgar en octobre 1805. Rome, Genève, Amsterdam, Hambourg, sont des chefs-lieux de départements français. Les lois françaises triomphent partout, mais les coeurs des peuples soumis s'endurcissent. Les Espagnols, la croix dans une main et le poignard dans l'autre, attaquent nos soldats. Dans les écoles allemandes, le maître demande : "Comment considères-tu Napoléon, le Corse, l'empereur des Français ?" et l'enfant répond : "Je le considère comme un être odieux, comme le commencement de tout mal et la fin de tout bien."
L'Europe gémit et la France aussi. Voilà vingt ans que des hommes quittent nos villages, vingt ans qu'ils se battent, vingt ans qu'ils meurent. La France voudrait bien se reposer et profiter de ses victoires. Qui parle de s'arrêter ? proteste Napoléon. Moi je veux vous conduire dans la sainte Russie.
En juin 1812, cinq cent mille soldats, le fusil sur l'épaule et le sac de trente kilos sur le dos, franchissent le Niémen. La Russie sera un tombeau pour cinq cent mille soldats. Où sont les Russes ? demandent les généraux français en regardant leurs mauvaises cartes. Là-bas, plus loin ! L'armée russe se replie en bon ordre et refuse le combat. Dans l'immensité, l'armée française avance toujours et les chevaux périssent déjà de faim. Où sont les Russes ? Encore plus loin ! Koutousov, leur vieux général, déclare : "Napoléon est comme un torrent. Moscou sera l'éponge qui l'absorbera."
Le 14 septemnbre 1812, les Français entrent dans Moscou. Quel silence ! Les habitants ont fui. Tout à coup, en mille endroits, des feux éclatent, les maisons de bois s'enflamment. Moscou brûle. le vent attise l'incendie, fait voler les planches et les tôles dans les airs. Les Russes ont mis le feu à Moscou pour que Napoléon Ier ne soit maître que d'un tas de cendres. Il n'y a plus qu'à repartir.
Repartir ? Mais c'est loin la France, beaucoup de chevaux sont morts et l'armée russe a décidé de passer à l'attaque. Malheur aux trainards ! Des cosaques, des cavaliers à la longue pique, embrochent les soldats perdus. Voilà que le vent du nord se lève. Le froid, l'horrible froid arrive. Le 5 novembre, il fait moins 10°C, le 29 novembre, moins 30°C. L'armée française meurt de froid, les chevaux se tuent eux-mêmes, en se frappant la tête contre le sol. A Noël 1812, Napoléon est à Paris et sa grande amée a péri, loin de la France, ensevelie
sous un linceul de neige.
Napoléon Ier ne parle que de revanche. Alors l'Angleterre, la Russie, l'Autriche et la Prusse se promettent une alliance tant que cet homme ne sera pas vaincu.
Maintenant l'Europe est la plus forte. En 1813 et 1814, elle remporte des victoires. Au mois d'avril 1814, les Russes entrent à leur tour dans Paris et le pas des chevaux de l'Ukraine résonne sur les Champs-Elysées. Napoléon s'en va, déguisé en cocher, à l'île d'Elbe, tout près de la Corse. Le voilà revenu au point de départ.
réf : (17)
Jean-Roch Coignet avait treize lors de la prise de la Bastille. Il en avait vingt-sept quand le général Bonaparte, le héros des Français, se fit sacrer empereur sous le nom de Napoléon Ier.
Comme près de trois millions de jeunes de cette époque, il passa des années au service des armées de la Révolution et de l'Empire. La Révolution, pour se défendre ; pendant tout son règne, Napoléon la continua.
Le service militaire était devenu obligatoire pendant la Révolution, mais tous les jeunes hommes ne partaient pas à la guerre. On tirait au sort : seuls ceux qui avaient la chance de tirer un bon numéro échappaient à l'armée. Les plus riches pouvaient se faire remplacer en payant ceux qui acceptaient de partir à leur place.
En France, en Italie, en Egypte, en Allemagne, en Russie ou en Espagne, dans tous ces pays où se déroulèrent de longues guerres, Jean-Roch Coignet affronta la fatigue des marches et la sauvagerie des combats, sans oublier la faim et la maladie.
Malgré ces souffrances, Jean-Roch Coignet adorait l'Empereur qui l'avait décoré de la Légion d'honneur. Grâce à sa bravoure, il était monté en grade : de simple soldat, il était passé sergent, puis officier. Surtout il avait mérité d'être officier de la prestigieuse garde impériale
réf : (18)
.En 1804, il se fit sacrer empereur par le pape à Paris. Il se fit appeler Napoléon Ier et rétablit la cour comme au temps des rois.
Napoléon établit une véritable dictature. C'est lui qui nommait et renvoyait les fonctionnaires, les juges, les maires des villes... La police surveillait tout : les opposants étaient arrêtés, il y avait la censure. En même temps, Napoléon modernisa la France ; il créa les préfets dans les départements, la Banque de France, le franc, les lycées d'Etat, le Code civil, la Légion d'honneur et le cadastre.
Beaucoup de pays étaient en guerre contre la France révolutionnaire depuis 1792. L'Angleterre, la Prusse, l'Autriche et la Russie détestaient la Révolution française que représentait Napoléon.
Napoléon, lui, rêvait de conquérir l'Europe.
A la tête de sa Grande Armée, , Napoléon remporta de grandes victoires jusqu'en 1810. Il conquit de nombreux pays, de la Pologne à l'Espagne et l'Italie.
Mais après la désastreuse campagne de Russie (1812), Napoléon fut battu.
La défaite de Waterloo (1815) mit fin à l'Empire. Napoléon fut exilé à Sainte-Hélène où il mourut en 1821.
réf : (19)
Napoléon Ier gouverna seul. "Le pouvoir vient d'en haut, la confiance vient d'en bas", disait-il. Les journaux étaient contrôlés ; la police était partout. Tous les enfants apprenaient le cathéchisme impérial : "Nous devons à Napoléon Ier notre Empereur l'amour, le repect, l'obéissance, la fidélité, le service militaire".
Napoléon disposait d'une armée nombreuse : on l'appelait la Grande Armée. De 1800 à 1815, 1 600 000 français servirent dans ses rangs. La force de Napoléon reposait sur la rapidité de son infanterie, la puissance de son artillerie, les charges de sa cavalerie de réserve et ses talents de chef militaire.
De 1805 à 1809, Napoléon accumula les victoires. Les Autrichiens et les Russes furent anéantis à Austerlitz en 1805, les Prussiens à Iéna en 1806. L'Empereur dominait l'Europe. Mais il restait à vaincre l'Angleterre. Faute de pouvoir débarquer chez elle, Napoléon décida alors de ruiner son commerce : ce fut le blocus continental.
Les armées françaises auraient dû apporter la liberté. Elles ne vinrent souvent qu'occuper les pays. Souvent elle les pillaient. L'Empereur se comporta en souverain absolu, méprisant la liberté des peuples. En Espagne, les populations se révoltèrent.
En 1812, Napoléon voulut soumettre le tsar de Russie ; il échoua ; sur les 750 000 hommes lancés dans l'immensité russe, 450 000 disparurent. ce fut le signal du soulèvement général de l'Europe. La Francre fut envahie, Paris occupé en 1814.
réf : (20)
illustrations :
le sacre :
les grandes batailles :
La retraite de Russie :
Les adieux de Fontainebleau :
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