Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
avril 1806
Notre bal de dimanche était superbe, mon cher Eugène, et nos quadrilles fort jolis ; nos chevaliers portaient nos couleurs, ce qui, ayant l'air de la chevalerie, ne peut pas manquer de plaire aux dames.
Toutes les nouvelles qui viennent de Milan ne parlent pas de tes plaisirs, mais de ton travail ; il faut cependant prendre garde que ta santé ne s'en ressente. Tu avais tant l'habitude de l'exercice que, de ne plus en faire du tout, pourrait de faire mal.
Tes chasseurs ont manoeuvré dimanche dernier à la parade, et toujours fort bien. L'Empereur en a été content. J'ai toujours du plaisir à les voir ; je leur parle de toi et je vois qu'ils te regrettent toujours beaucoup.
Si ta femme est décidément grosse, pourras-tu venir pour les fêtes de mai ou de juin, car je crois qu'elles seront pour ce temps-là ? Si tu viens, j'irai au-devant de toi au moins à une trentaine de lieues. Ainsi tu me diras juste le jour de ton arrivée.
Adieu, mon cher Eugène, je t'embrasse comme je t'aime.
Hortense
P.S. Mille choses à ta femme
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