Lettre d'Hortense de Beauharnais à son frère Eugène
1er septembre 1807, Saint-Cloud
Je suis arrivée à Saint-Cloud, mon cher Eugène, assez bien portante, mais bien affligée ; tous ces lieux me retraçaient tant tout ce que j'ai perdu ! Quelle émotion j'ai éprouvée en revoyant l'Empereur, l'Impératrice, et mon pauvre enfant ! Il ne manquait que toi, mon cher Eugène, pour que la réunion de toutes les personnes que j'aime me fasse encore éprouver des sensations agréables.
L'Empereur est toujours bon pour moi ; je cherche bien à prendre sur moi pour ne pas l'ennuyer par mon chagrin, mais j'avoue que souvent je n'en suis pas maîtresse. Combien je suis plus triste encore en songeant que je ne te verrai pas de sitôt ! L'Empereur parle quelquefois de te faire venir, en riant, mais ensuite, il parle de son voyage en Italie. Je ne sais qu'en penser. Cela m'attriste, mon cher Eugène, car tu sais combien je serais heureuse de te voir, ainsi que ma soeur.
Je vous embrasse tous les deux tendrement.
Hortense
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