Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils
(CHAN 565 AP 9)
22 février 1816
Je t'ai envoyé aujourd'hui le voile pour la duchesse ; je crains qu'il n'arrive un peu chiffonné. Alors tu prieras lady Holland de le faire ployer et mettre en presse avant de le donner.
Je ne comprends pas comment ma robe n'est pas encore arrivée. M. M.. , qui en chargé, est persuadé que c'était contrebande, et cela ne l'est point du tout ; une robe faite, ne l'a jamais été . Prie donc lady Holland de la réclamer.
Je t'envoie aussi un papier chiffonné de Vincent, c'est comme celui qu'il t'a remis à L. Des contes dansés (?) de Mme de Mérignac.
Et voici une lettre d'Adèle et Mme de Guise.
Sa mère m'a soignée avec une reconnaissance, une affection que je ne puis te dire et que je n'oublierai de ma vie. C'est une excellente femme qui voit tout ce qu'elle espère, sa soeur est bonne et aimable. Enfin, elle et Mme Dulauloy (?) sont les seules personnes qui me soignent. Du reste, je passe ma vie presque seule. Tu sens alors comme Auguste m'est nécessaire et cher. Quand tu reviendras, on le mettra en pension. Jusque là, comme dit papa, s'il y a un inconvénient , le mal est fait et il n'y a plus que la consolation d'avoir près de moi un petit être qui m'aime et que j'aime, quelquefois je n'ai pas vu une âme avant 11 h du soir. Tu ne peux te faire une idée de ce qu'est la société. Loin de chercher à rallier près de soi ou ferme toutes les avenues.
L'Emp... ne considérait que le lendemain, la Cour d'aujourd'hui ne voit que la veille. Cependant, toute la politique de ce pays devrait se borner à une addition.
Adieu, cher et unique ami. Ta lettre où tu m'écris sur les spectacles, sur tes sociétés, m'a fait un grand plaisir.
Voici M. Webster :
"Me voilà encore ici malgré tout ce qu'a dit Mme Freppenle (?) . J'aurai plusieurs choses pour vous en arrivant en Angleterre : livres de ... , lettres de Montrond, et des paquets sans nombre de votre chère et aimable mère qui vient de me donner de bons conseils. Je partirai d'ici en quelques jours. J'en suis au désespoir. Dites mille choses à ma mère.
Bonjour à vous.
Henri Webster
Ce bon conseil était relatif au salon où il n'a pas joué . J'espère que la duchesse sera contente de son voile qui peut faire robe. Le meuble qu'elle désire est toujours où il était.
Adieu encore mon aimable et cher ami. Je voudrais savoir qui a dîné avec toi chez lord Garmouth.
Papa est dans son Camoëns. Il ne pense ne parler, ne rêver que de ce grand auteur.
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