Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils J'ai un peu moins mal à la tête et j'en profite pour te réécrire un mot. Dépêche-toi donc de te marier. Le duc d'York a écrit ici que tu allais définitivement épouser M... mais que cela faisait tant de bruit qu'il croyait que c'était le pape qui épousait la fille du grand Turc. Du reste, la tendance de sa lettre était bienveillante pour toi. Marie-toi légalement ou illégalement pour la France, c'est-à-dire chez le Consul ou seulement chez un prêtre catholique, parce qu'il y a ici une loi faite pour favoriser les mariages faits en émigration qui ordonne que sur une simple réclamation faite par les Français mariés en pays étranger, on les inscrit sur les registres civils et leur mariage est valide non seulement pour eux mais pour la légitimité de leurs enfants. Ainsi finis-en car on ne fait que perdre et gagner des fièvres bilieuses à être tenu sur le chapitre si longtemps. J'attends le courrier de demain avec impatience car je n'ai pas eu de nouvelles le dernier courrier. As-tu reçu les pièces légalisées que je t'ai envoyées, tu ne m'en as jamais accusé réception, elles étaient trois. |