Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils
(CHAN 565 AP 9)
11 mars 1819
11 mars 1819
Mon Dieu ! une dent de devant ! Mais est-ce possible que je le retrouve sans dents, ni cheveux, mais mon Dieu, une dent de devant !
Ma chère fille, de grâce, dites-moi si cela le rend bien laid, certainement je ne l'avais pas créé et mis au monde avec une figure à effaroucher les oiseaux, mais il a souvent gâté les mignardises de madame sa mère. .
Je n'ai jamais passé un courrier sans t'écrire mais il y a beaucoup de négligence Dieu sait où, par exemple aujourd'hui je reçois 4 lettres de toi à la fois, et à mon tour aussi j'étais inquiète.
Frecki est bien mais il y en a encore pour six semaines. L'autre jour, il m'a pris la main et (entre nous deux) sans que ma fille le lise, j'ai par discrétion pris du tabac après, et j'ai été huit jours sans dormir d'inquiétude. Moreau en faisait de beaux rires , mais je te dis toutes mes bêtises. Je vais voir Frecki tous les deux jours, ainsi j'espère remplir tes intentions. Crois à l'avenir quand tu n'auras pas de lettres qu'elles seront perdues, car moi ou Carb... nous ne passerons pas un courrier sans t'écrire. Tu sais d'ailleurs que lorsque mes crises sont passées, en voilà pour un an. Mais tous les lundis et jeudis je t'ai écrit et t'écrirai sans manquer. Mais quel dent ! Ne sais-tu pas qu'avec ... derrière les oreilles ou un vescicatoire tu te serais guéri !. Essayes-en la première fois, une dent de devant ! Mais il y a de quoi se pendre. Mon mignon, quand mon fils est brèche dent je ne dois plus porter de fleurs sur mon chapeau. Voilà le pire de l'affaire. Ma chère fille, je vais sortir pour vos souliers.
retour à la correspondance de Mme de Souza-Flahaut