Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils
(CHAN 565 AP 9)
4 août 1823

Vous avez bien raison mon cher ami, on désespère alors qu'on espère toujours, mais la vie n'en va pas moins son train et je crois que nous mourrons à la peine. Louis est nommé comte de Villa-Real. Son père en a reçu des nouvelles qui l'ont satisfait sous tous les rapports. Il est dans les meilleurs sentiments et se félicite même que ce titre lui ait été donné pour suivre un ancien usage qui faisait grand du royaume tout ambassadeur qui avait signé un traité, et le mariage d'un fils ou fille de rois, c'est donc pour le mariage du Roi d'Espagne avec notre infante de Portugal qu'il a reçu cet honneur, qui ne rattache point ni à opinion ni à conduite politique. Pozzo di Borgo dit des horreurs de Palmella de vouloir une constitution. Il l'appelle même cet arlequin de Palmella. Il y a 54 officiers généraux de mis à la réforme. L'ordonnance paraîtra au premier jour, Fox y est compris. J'ignore encore si ce pauvre Excelmanns en est, cela m'inquiète bien pour lui. Que deviendra-t-il avec ses enfants. Les deux Colbert en sont.
Auguste a été admis à concourir au grand concours ; c'est très remarquable à son âge, et sur 80 enfants de chez M. Muron, il n'y en a que 5. 2 grands pour le latin et 3 petits pour la géographie. Auguste est des trois, il y a d'autant plus de mérite que les 4 autres étaient des redoublants. Pour votre instruction, vous saurez que ce nom est donné à ceux qui avaient déjà fait la même classe l'année dernière, et qui avaient fait les mêmes études qu'Auguste voyait pour la première fois. Je suis contente de lui sous les rapports, et son caractère est charmant. Adieu, mon cher Charles, je vous embrasse tous de tout mon coeur. Je suis bien pressée mais je n'ai pas voulu laisser partir cette poste sans vous remercier de votre lettre qui m'a fait bien plaisir.
Papa est content, ne pas ... quand sa santé est meilleure. Je viens à mon tour d'avoir le lumbago.
A jeudi ne pense ceci que pour la première page d'une lettre que je finirai le prochain courrier. Aujourd'hui je crie le rhumatisme et d'écrire me fatigue.
Je vous embrasse encore tous les 5. M. de Turenne et Mme de Coigny font part à tout le monde de la grossesse de Marguerite. Il m'est pénible d'être si ignorante des intérêts de la famille, cela ne m'empêche pas de vous souhaiter à tous bonheur et bonne santé.

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dernière modification : 26 décembre 2019
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