Lettres d'Adélaïde de Souza à Charles de Flahaut, son fils Hélas, mon Dieu ! J'étais hier toute joyeuse de cette visite de Rego à pauvre Thérèse, celà n'a pas empêché le gt de condamner Thérèse à être enfermée dans un couvent ... Matteus avec ses enfants ; mais il y a deux garçons dans ses enfants et que deviendront-ils ? C'est mon petit ami d'Al... qui est venu m'apprendre cette triste nouvelle hier au soir. Il l'avait reçu de Lisbonne par une dame fort liée avec plusieurs membres influents des Cortès. Nous sommes convenus que nous n'en dirions rien à papa qui l'apprendra assez tôt. Il sera encore désolé et cette pauvre petite fille malade, comment la transporter là ? Et comment l'y soigner ? Du reste, c'est une mesure usitée dans ce pays pour les épouses des hommes qui prennent un parti opposé à celui de la nation, et lorsque le marquis d'Alarne resta au service de France après que les Français eurent évacué le Portugal, sa femme fut renfermée dans un couvent par ordre du gt et elle y est restée, n'ayant plus voulu en partir à la paix. Il n'y a que la protection du ministre anglais à Lisbonne qui puisse protéger Thérèse mais je ne connais personne qui le connaisse. Enfin, je finirai ma lettre demain et je vous en dirai davantage. Envoyez-moi donc votre adresse car j'ai écrit à Maguerite et à vous bien des lettres qui sûrement ont été perdues car vous ne m'avez jamais répondu ni l'un ni l'autre. Ne craignez point d'abuser de la complaisance de M.Neumann pour des petits paquets. J'ai vu M. de Vicence chez Mme de Metternich et il m'a offert toute son obligeance pour mes lettres et paquets. Il s'est même chargé d'une petite caisse dans laquelle est un petit souvenir pour le 21 avril. Réclame le de M. Neumann en lui disant que comme c'est ... vous le priez de le faire recommander en stages. |